
Née à Belgrade (ex-Yougoslavie), elle grandit dans une famille militaire stricte. Ses parents, héros de guerre décorés, lui imposent une discipline rigoureuse, un cadre qui marquera profondément sa pratique artistique. Après des débuts en peinture à l’Académie des Beaux-Arts de Belgrade, elle se tourne rapidement vers la performance pour explorer pleinement l’intensité de sa vision. Dans les années 70, elle s’impose comme une figure majeure du mouvement artistique conceptuel, utilisant son propre corps pour explorer les thèmes de la douleur, la vulnérabilité et l’endurance.
Au Moco Museum Barcelona, les visiteurs peuvent découvrir Miracle 3 (2018), une impression chromogène saisissante qui reflète sa capacité à saisir à la fois la fragilité et la force de l’être humain.
Miracle 3
L’une des œuvres les plus marquantes du Moco Museum Barcelona est Miracle 3 (2018). Cette impression chromogène installée dans une boîte lumineuse irradie une intensité quasi surnaturelle. Abramović y apparaît comme l’une des figures principales, débout au-dessus d’un corps féminin allongé, les entrailles débordant sur son torse. L’œuvre est une médiation glaçante sur les ravages physiques et psychologiques de la guerre.
Inspirée par la guerre en Ukraine et d’autres crises humanitaires, Miracle 3 explore la tension entre destruction et reconstruction. L’éclairage accentue l’impact viscéral de l’imagerie, attirant l’attention sur la réalité, tout en suggérant une forme possible de transcendance. La capacité d’Abramović à aborder des sujets aussi difficiles reflète sa conviction que l’art doit s’engager dans les enjeux pressants de notre époque.
La série Miracle poursuit son exploration des dualités : la vie et la mort, la souffrance et la guérison, l’obscurité et la lumière. À travers cet art, Abramović rappelle aux spectateurs que la douleur et le traumatisme sont universels, tout comme la capacité de guérison.
La performance comme transformation
Pour Abramović, la performance n’est pas seulement un spectacle, mais aussi une transformation. Dans son œuvre iconique Rhythm 0 (Rythme 0) (1974), elle offre au public 72 objets à utiliser sur son corps, mettant à l’épreuve les limites de celui-ci. En six heures, l’expérience s’intensifie : les participants lui infligent des douleurs, lui coupent ses vêtements et lui pointent une arme dessus. L’œuvre a révélé sa vulnérabilité et le rapport de force complexe entre l’artiste et le public.
En 2010, Abramović revient sur ce thème de vulnérabilité avec The Artist Is Present (L’artiste est présente) au Museum of Modern Art (MoMA) à New York. Pendant plus de 750 heures, elle reste silencieusement assise à une table face à un public qui établit un contact visuel muet avec elle. La performance est devenue une profonde méditation sur la connexion, la présence et l’intimité émotionnelle, émouvant de nombreux participants jusqu’aux larmes.
Spiritualité et quête de sens
Au-delà de l’endurance physique et de la vulnérabilité émotionnelle, l’art d’Abramović est profondément spirituel. Élevée dans un foyer chrétien, elle s’inspire des philosophies orientales, du bouddhisme tibétain et des rituels chamaniques et intègre souvent la méditation, le silence et l’échange d’énergie dans ses performances.
Au Moco Museum Barcelona, son art nous invite à affronter l’inconfort, à accepter la vulnérabilité et à entamer une transformation émotionnelle et spirituelle.
Icône intrépide de l’époque contemporaine, Marina Abramović nous rappelle que l’art n’est pas simplement une question d’observation, mais aussi de participation, de connexion et de quête de sens.








Avis
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Horaires d’Ouverture
Lundi à Dimanche : 10h00 – 20h00
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Durée de la visite
Environ 90 minutes.
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Adresse du musée
Carrer de Montcada 25, Ciutat Vella, 08003 Barcelone, Espagne. Obtienez l’itinéraire ici.
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Contact
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Audioguide
Les audioguides sont disponibles à l’achat en ligne via la billetterie du Moco Museum ou à l’entrée à Barcelone.
Avis Media
« L’art doit confronter. L’art doit défier. L’art doit mettre mal à l’aise. »